(suite au précédent post sur les transitions - Extrait du livre « Transitions de vie » de William Bridges) Bref, elle nous permettait de nous orienter et d’avancer vers l’avenir.
Dans les rites de passage traditionnels, on emmenait souvent l’être en transition loin de son village, en territoire inconnu, et on le laissait quelques temps sur place. Il perdait ainsi tous ses repères habituels, à l’exception des cieux. Dans ce contexte et dans l’état d’esprit ainsi recherché, il était, pour reprendre l’expression du poète Robert Frost, « suffisamment perdu pour se retrouver ». Il y restait un certain temps, coupé des rapports sociaux, de l’identité et de la réalité qui l’avaient accompagné jusque-là. C’était une phase d’entre-deux au cours de laquelle l’être se trouvait dans un espace-temps vierge où, peu à peu, il pouvait se découvrir une nouvelle identité. Le vrai problème, c’est qu’avant de trouver de nouveaux repères, il faut traverser un passage à vide. LA ZONE NEUTRE L’une des difficultés des transitions modernes est que nous avons oublié l’importance de cette parenthèse dans l’existence. Pour nous, le vide est simplement un creux à combler. Par conséquent, quand nous avons l’impression d’être coupé de la réalité et de ne plus savoir où nous allons, nous cherchons à combler ce vide aussi rapidement que possible. Nous ne comprenons pas que ce passage à vide est une étape importante du processus de transition. Nous espérons que cette situation regrettable ne durera pas et dans cette optique, l’être en transition est vu comme un piéton devant traverser une rue : seul un imbécile resterait au milieu de la chaussée plus longtemps que nécessaire! Et dès que l’on commence à traverser, on presse le pas vers le trottoir opposé–il ne viendrait à l’idée de personnes de s’asseoir en plein milieu du bitume pour réfléchir! Rien d’étonnant alors que nous ayons du mal à gérer nos transitions. Mais seule la zone neutre peut nous apporter le renouvellement que nous recherchons tous. Nous en avons besoin, tout comme un pommier à besoin du froid de l’hiver pour ensuite refleurir.” William Bridges, « Transitions de vie »
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Leïla PagèsAventurière nomade et coach, j'aime partager mes expériences de vie et vous accompagner dans vos transitions de vie. Archives
February 2024
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