La vie d'aventures : derrière le rideau

Ah combien pensent qu’une vie d’aventurière, c’est l’exaltation permanente du nouveau! C’est prendre sa curiosité en bandoulière pour naviguer paisiblement sur une pirogue dans la rivière de la vie en s’émerveillant du paysage. ⬇️⬇️⬇️

Mais la rivière est un flot changeant : les rapides, les courants, les cascades, les sauts dans le vide nous font se retourner dans l’eau et s’échouer sur la berge après avoir cassé sa barque et ne pas savoir comment s’en on va s’en sortir : c’est ça aussi la vie d’aventures.

​Vivre en dehors des clous, c’est parfois épuisant. Une part de moi aimerait tellement rentrer dans les cases pour ne pas avoir à réfléchir et chercher sans arrêt comment naviguer dans un système pas fait pour elle.

Combien d’heures de recherches, de tentatives échouées, de nuits d’insomnie, de questions sans réponse, de consultations avec des spécialistes dans leur domaine pour savoir comment faire pour exister dans ce monde quand on n’appartient à personne et qu’on ne vit pas comme les autres.

Combien de fois ai-je entendu cette phrase : « ah votre situation est assez particulière » ou « il n’y a pas de solution adaptée dans votre cas » ou encore « c’est la première fois que je vois ça donc je ne sais pas quoi vous dire ».

​Dans mon cas, il n’existe jamais de solution toute faite. J’ai toujours un pied dedans et un pied dehors. Je reste au bord de la route avec mon baluchon, et soit j’emprunte la route droite et pavée qui ne va nulle part, soit je rentre dans la jungle que je dois défricher à la machette. Dans les deux cas, j’avance à l’aveugle, ne pouvant compter que sur moi et ma foi en la vie.

Ce qui me permet de vivre l’aventure, c’est mes élans du cœur. Ah ça le coeur c’est un sacré aventurier. Un enfant insouciant qui me laisse ensuite avec toutes les conséquences pénibles de ses choix : l’administration, les finances, les autorisations de, les protocoles...

Mon rapport à l’autorité, à l’appartenance, à la projection dans le futur sont questionnés en permanence. Inventer et créer au fur et à mesure, tisser ma propre toile de vie, un pas à la fois.

Et parfois, je finis par me rendre compte que la petite fille sage en moi qui s’est torturée pour trouver comment rentrer dans une case pas faite pour elle a fait tout ça pour rien car tout le monde se fiche qu’elle soit en dehors. Comme on détournerait les yeux face à un mendiant pour ne pas se questionner sur le monde et ouvrir une porte trop grande.

Que d’énergie gâchée. Et ce bon vieux comité de voix dans ma tête qui cherche à me faire peur, à m’arrêter, à me prévenir d’un grand danger comme un oracle de mauvais augure. Souvent pour se rendre compte que ce n’était qu’un écran de fumée noire et que derrière le rideau se trouve une source infinie de lumière.

Alors oui, qu’on rentre dans les cases ou pas, qu’on soit dans la routine ou l’aventure, nous vivons tous des défis et des remises en question, la peur de se tromper, la peur de ne jamais oser, de voir sa vie défiler sans rien changer.

Il n’y a pas de situation idéale.
Et pourtant chaque situation est idéale.

Idéale pour moi à ce moment précis pour apprendre, comprendre, décider de ce que je veux dans ma réalité. Pour oser dire non, pour oser dire oui, pour réaliser mes rêves, pour prendre un risque, pour me rendre compte de toutes les ressources que je possède, pour me dépasser. Tout est opportunité et il n’y a pas une seule bonne réponse.

La transformation profonde s’opère quand je DÉCIDE de changer quelque chose EN MOI et pas seulement à l’extérieur, et que je lâche prise sur le résultat. Quand j’ose regarder mon reflet dans le miroir et faire face à mes peurs et mes doutes. Quand je me tiens enfin droite au lieu de courber l’échine, quand je remercie au lieu de détester, quand je m’ouvre à une énergie plus grande que moi et que j’y crois, sans preuve et sans savoir pourquoi.

Alors si j’arrive a comprendre que tout est opportunité, oui chaque situation est idéale. Mais on n’a pas dit facile. Ça demande du courage, de prendre ses peurs par la main et d’y aller avec elles.


Ça commence par un pas.
Chaque nouvelle action crée votre nouvelle réalité.
​Et si vous le décidez, ça commence maintenant.